L’adaptation comme base biologique des effets de l’exercice
L’adaptation est la capacité du corps à s’adapter à l’environnement extérieur ou aux changements dans le corps lui-même. Distinguer entre le processus et l’état d’adaptation. L’état d’adaptation est une adaptation physiologique achevée. Il se caractérise par un niveau d’activité stable et une interconnexion des systèmes organiques, des tissus et des mécanismes de régulation qui assurent un niveau normal de l’activité vitale du corps dans les nouvelles conditions de l’environnement externe et interne. Cet état est atteint dans un certain temps, au cours duquel l’adaptation se produit (processus d’adaptation).
Selon les mécanismes d’occurrence , on distingue les types d’adaptation suivants:
- génotypique, dû aux mécanismes innés du fonctionnement des systèmes et résultant de l’hérédité, de la variabilité, de la sélection naturelle, des mutations et qui est caractéristique des espèces d’organismes vivants ;
- phénotypique, acquis au cours de la vie d’un individu et se manifestant par rapport à l’influence d’un certain facteur environnemental (température, pression artérielle, humidité, activité physique, etc.).
Selon le moment de l’occurrence , on distingue une phase d’adaptation urgente (rapide, incomplète) et à long terme (lente, achevée).
L’adaptation urgente est la réponse du corps à un stimulus agissant. Sa mise en œuvre s’effectue sur la base de mécanismes physiologiques préalablement formés. L’adaptation est mise en œuvre « sur place » et n’est pas parfaite. Les réactions physiologiques du corps à l’activité physique sont un exemple d’adaptation urgente : une augmentation de la fréquence cardiaque, du RR, de la pression artérielle et d’autres indicateurs. Le travail nécessite une consommation d’énergie, et pour sa mise en œuvre l’activité des systèmes végétatifs est renforcée.
L’adaptation à long terme résulte de l’influence multiple du facteur, c’est-à-dire la mise en œuvre multiple de l’adaptation urgente. En raison de l’accumulation quantitative progressive de changements, le corps acquiert une nouvelle qualité – il se transforme en une qualité adaptée et, par conséquent, les mêmes mouvements sont effectués de manière plus économique, plus efficace et un travail maximal amène le corps à un niveau de fonctionnement plus élevé.
Réalisation d’une activité physique optimale, adaptée aux capacités individuelles du corps, assure le développement de changements structurels de nature progressive – adaptation rationnelle , qui contribue au développement des capacités de réserve du corps des athlètes. Un effort physique excessif, dépassant les capacités fonctionnelles du corps, provoque une violation des connexions fonctionnelles entre ses niveaux structurels et conduit au développement d’ une adaptation irrationnelle.
Contrairement à l’adaptation rationnelle, l’adaptation irrationnelle se caractérise par un développement rapide et peut s’accompagner de modifications dégénératives des tissus, puis de troubles structurels et fonctionnels des organes et des tissus.
L’adaptation urgente est considérée comme un état de tension générale dans le corps, résultant de l’influence d’un stimulus très fort. Le terme «stress» a été utilisé pour la première fois par le scientifique canadien Hans Selye en 1936. Il a montré que lors de l’influence d’un stimulus de stress sur le corps, une activation de l’activité du corps se produit, augmentant la sécrétion d’ACTH, qui stimule principalement l’activité du cortex surrénalien.
Les hormones du cortex des glandes surrénales stimulent les mécanismes adaptatifs par lesquels le corps s’adapte à l’effet de stimulation. Les mécanismes d’une telle adaptation urgente sont communs à diverses influences stressantes – physiques, chimiques, émotionnelles, etc. En conséquence, le concept d’un syndrome d’adaptation général est apparu.
Le syndrome général d’adaptation est un complexe de réactions non spécifiques de l’organisme à l’action d’un irritant, se produisant en plusieurs étapes : anxiété, résistance, épuisement.
Le stade de l’anxiété se caractérise par la mobilisation ultime des fonctions. Les mécanismes physiologiques de cette étape sont caractéristiques de l’adaptation urgente, qui se réalise comme une réaction de stress avec une mobilisation maximale des fonctions autonomes.
Le stade de résistance est caractérisé par une recherche active d’un état stable. Ses mécanismes sont à la base d’une adaptation à long terme.
Le stade d’épuisement se manifeste dans le cas où la force du stimulus agissant continue de croître, dépassant les capacités fonctionnelles et métaboliques de l’organisme, une rupture d’adaptation se produit, qui se transforme en inadaptation. Avec l’organisation optimale du processus d’entraînement, le stade de résistance peut ne pas se produire pendant longtemps.